Nikolaï Obouhov / Boris Filanovsky / Valery Voronov / Galina Ustvolskaya

Istztuplenie (Extase), d’après Le Livre de vie...

Archive 2010
Musique

Nikolaï Obouhov
Izstuplenie (Extase), d’après Le Livre de vie
Quatre chansons sur des poèmes de Constantin Balmont pour soprano et ensemble
Elmer Schönberger, orchestration
Boris Filanovsky
Words and Spaces pour récitant et ensemble
Valery Voronov
Nouvelle œuvre (commande de Asko|Schoenberg Ensemble,
Concertgebouw d’Amsterdam, Festival d’Automne à Paris)
Galina Ustvolskaya
Composition n°1, Dona nobis pacem, pour piccolo, tuba et piano
Composition n°2, Dies Irae, pour huit contrebasses, percussion et piano
Composition n°3, Benedictus, qui venit, pour quatre flûtes, quatre bassons et piano

Keren Motseri, soprano
Boris Filanovsky, voix
Asko|Schoenberg Ensemble
Reinbert de Leeuw, direction
 

 

Coréalisation Opéra national de Paris ; Festival d’Automne à Paris
Avec le concours de la Sacem
Manifestation organisée dans le cadre de l’Année France-Russie 2010  / www.france-russie2010.fr

En marge des avant-gardes autorisées et des gardes officielles s’étend l’univers méconnu des talents singuliers. C’est là que l’on trouve Nikolaï Obouhov (1892-1954), personnage à l’aura mystérieuse, perdu dans les limbes d’une incompréhension quasi-totale de son œuvre, et qu’ont exhumé il y a déjà quelques années Reinbert de Leeuw et Elmer Schönberger. S’engouffrant dans la brèche ouverte par Alexandre Scriabine, ce Russe de naissance et français d’adoption pousse à l’extrême une réflexion pour le renouveau du langage musical. Il a notamment inventé un système de notation et élaboré, près de dix ans avant Schoenberg, sa propre technique d’écriture dodécaphonique. Il laisse un chef-d’œuvre monumental et lacunaire, Le Livre de vie, dont les velléités mystiques nourrissent encore sa légende.
C’est également là qu’on trouvera Galina Ustvolskaya, sa cadette de 17 ans, dont le texte religieux sous-jacent à son œuvre a toujours su rester suffisamment discret pour ne pas attirer les foudres du régime, malgré des idées musicales radicales. Éminente pédagogue, Galina Ustvolskaya a, peut-être plus qu’aucun autre compositeur de sa génération, servi de modèle et d’inspiration à la jeune avant-garde russe postsoviétique. À commencer par Boris Filanovsky, dont le style rude et déclamatoire porte encore aujourd’hui son empreinte, et Valery Voronov, qui tracent résolument leurs routes dans un paysage musical russe tombé en friche en ce début de XXIe siècle.